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Vidéosurveillance & législation : éviter les sanctions en 5 étapes

Temps de lecture : 10 min

 

L'intégration de la vidéosurveillance est devenue un atout stratégique incontournable pour la sécurité des entreprises et la protection des actifs. Qu'il s'agisse de prévenir les intrusions, de surveiller les flux logistiques ou d'assurer la sécurité des collaborateurs, ces systèmes sont au cœur de la stratégie de sûreté de nombreuses organisations.

Cet article se propose de démystifier les exigences légales et de vous guider, étape par étape, pour garantir la légalité de votre système de vidéosurveillance et optimiser votre stratégie de sécurité tout en évitant les risques de non-conformité.

Vidéosurveillance & législation

Étape 1 : Comprendre le cadre légal de la vidéosurveillance

Mettre en place un système de vidéosurveillance  n'est jamais anodin. Que ce soit pour un usage privé ou professionnel, cela s'inscrit dans un cadre légal strict qui cherche à équilibrer les besoins de sécurité et la protection des libertés individuelles. Pour tout professionnel, la première étape essentielle est de bien saisir ces bases juridiques afin d'éviter toute infraction involontaire.

Distinction entre usage privé et usage professionnel

  • Pour les particuliers, la vidéosurveillance est généralement autorisée sur leur propriété, à condition qu'elle ne filme pas excessivement l'extérieur et respecte la vie privée des voisins ou des passants.
  • Cependant, dès qu'il s'agit d'un cadre professionnel ou d'un lieu recevant du public, les règles deviennent bien plus rigoureuses. Ici, l'objectif ne se limite plus à la protection de biens personnels, mais englobe souvent la sécurité des personnes et des biens dans le cadre d'une activité économique, ce qui entraîne des obligations nettement plus contraignantes.

Les principes fondamentaux à respecter

 

 

Quel que soit le contexte, trois principes clés, issus notamment du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) et du Code de la sécurité intérieure, doivent impérativement guider toute installation :

  • Finalité déterminée et légitime : Chaque caméra doit avoir un objectif précis et justifiable, comme la prévention des vols, la sécurité des employés, la surveillance des accès, ou la protection des infrastructures. Il est formellement interdit de filmer sans un but clair ou de surveiller excessivement les salariés.
  • Proportionnalité : Le dispositif doit être strictement nécessaire pour atteindre l'objectif visé. Cela signifie qu'il ne doit pas exister de moyens moins intrusifs pour obtenir le même résultat. Par exemple, filmer en continu les postes de travail des employés est généralement disproportionné, sauf exceptions justifiées par la nature de l'activité. Les zones de pause ou les toilettes sont également des lieux où la vidéosurveillance est proscrite.
  • Durée de conservation limitée : Les images ne peuvent pas être conservées indéfiniment. Leur durée doit être proportionnée à l'objectif. En règle générale, cette durée est de quelques jours (par exemple, 30 jours maximum pour la prévention des vols) et doit être justifiée. Après cette période, les enregistrements doivent être automatiquement effacés ou anonymisés, sauf en cas d'incident nécessitant une conservation plus longue pour une procédure judiciaire.

Comprendre et appliquer rigoureusement ces principes est la pierre angulaire d'une démarche de conformité, protégeant ainsi l'entreprise contre les recours et les sanctions.

Étape 2 : Ne pas filmer la voie publique

Un des pièges les plus courants en matière de vidéosurveillance, et une source fréquente de sanctions, est le filmage de la voie publique. Que vous soyez un particulier ou un professionnel, il est crucial de comprendre et de respecter cette règle fondamentale. La protection de la vie privée des passants est un principe clé de notre législation , et toute dérogation est strictement encadrée.

Le principe d'interdiction et ses rares exceptions

  • En principe, il est interdit de filmer la voie publique avec un système de vidéosurveillance privé, ce qui inclut les rues, trottoirs, places publiques ou propriétés voisines. Cette interdiction vise à empêcher la surveillance généralisée et non consentie des citoyens.
  • Pour les particuliers, une caméra ne doit capter que l'intérieur de leur propriété ; tout débordement, même partiel, sur l'espace public est proscrit.
  • Pour les professionnels et établissements recevant du public (ERP), le principe demeure. Seules les autorités publiques compétentes (préfecture, gendarmerie, police) peuvent installer des dispositifs de vidéoprotection sur la voie publique pour des raisons de sécurité publique.
  • Un commerce peut filmer l'entrée de son magasin, mais le champ de vision ne doit en aucun cas s'étendre au-delà du seuil pour capter la rue ou le trottoir de manière continue et directe. L'objectif est de sécuriser l'établissement, non l'espace public.

Conséquences et sanctions pour le non-respect

  • Ne pas respecter cette interdiction entraîne de sérieuses conséquences juridiques. Filmer illégalement la voie publique constitue une atteinte à la vie privée et peut être lourdement sanctionné.
  • Les peines peuvent inclure de fortes amendes, voire des peines d'emprisonnement, en vertu des articles du Code pénal concernant l'atteinte à l'intimité de la vie privée.
  • La CNIL (Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés) peut également imposer des sanctions administratives considérables, pouvant atteindre des millions d'euros pour les entreprises, en plus d'ordonner la mise en conformité du système ou la destruction des enregistrements.
  • Il est donc vital de s'assurer que vos dispositifs respectent scrupuleusement ces limites pour éviter des litiges coûteux et des dommages à la réputation de votre entreprise.

Étape 3 : L'Autorisation préfectorale

Pour tout établissement recevant du public (ERP) ou lieu de travail souhaitant installer un système de vidéosurveillance, l'obtention d'une autorisation préfectorale est une obligation légale majeure. Encadrée par le Code de la sécurité intérieure, cette démarche vise à garantir le respect de la vie privée et des libertés publiques, tout en assurant un objectif de sécurité légitime. Ne pas s'y conformer peut entraîner de sévères sanctions, y compris la fermeture administrative du système.

  • Quand et pourquoi la demander ?

    • Vous êtes concerné si votre système filme des zones accessibles au public (magasins, banques, restaurants, hôpitaux, etc.), même si votre activité est privée.
    • L'objectif est d'assurer que la vidéosurveillance est proportionnée aux menaces et n'est pas une surveillance abusive.
    • La préfecture (ou la préfecture de police à Paris) est l'autorité compétente après examen du dossier.
  • Les démarches et le dossier de demande :

    • La procédure implique de constituer un dossier détaillé.
    • Ce dossier doit inclure un plan précis des lieux avec les emplacements et champs de vision des caméras.
    • Vous devrez fournir un descriptif technique du système (type de caméras, capacités, durée de conservation des images).
    • Il est crucial de justifier la finalité de votre installation (ex: prévention des vols, sécurité des biens et des personnes, lutte contre le terrorisme) et de démontrer sa nécessité.
  • Le rôle de la Commission Départementale de Vidéoprotection (CDVP) :

    • Votre dossier sera examiné par la Commission Départementale de Vidéoprotection (CDVP).
    • Cette commission donne un avis consultatif sur la conformité de votre projet avec la législation.
    • Elle vérifie que le dispositif ne porte pas atteinte aux libertés fondamentales et que la protection des données est assurée.
    • Un avis favorable de la CDVP est généralement nécessaire pour obtenir l'autorisation préfectorale, d'où l'importance d'une préparation minutieuse du dossier.

Étape 4 : La Déclaration CNIL

La vidéosurveillance ne concerne pas seulement la sécurité physique ; elle touche directement à la protection des données personnelles. Chaque image d'une personne identifiable est une donnée personnelle, ce qui nous amène à la CNIL (Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés).

Se conformer au RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données) et aux directives de la CNIL est crucial pour éviter de lourdes sanctions et protéger la réputation de votre entreprise.

  • Champ d'application de la CNIL : La nécessité d'une déclaration à la CNIL, d'une Analyse d'Impact sur la Protection des Données (AIPD), ou d'une inscription au registre des activités de traitement dépend de votre système. Si votre vidéosurveillance est utilisée en milieu professionnel et identifie des personnes (salariés, visiteurs), vous traitez des données personnelles et devez respecter les exigences de la CNIL. Pour un usage strictement privé, une déclaration n'est généralement pas requise, mais le respect du droit à l'image et à la vie privée reste primordial.

  • Obligations envers la CNIL et le RGPD : En tant que professionnel, vous devez tenir un registre des activités de traitement détaillant votre système de vidéosurveillance : finalités, données collectées, destinataires, durée de conservation et mesures de sécurité. Pour les traitements à risque élevé, une AIPD est obligatoire avant la mise en œuvre pour évaluer et atténuer les risques. La nomination d'un Délégué à la Protection des Données (DPO) est souvent conseillée, et parfois obligatoire, pour assurer une conformité continue au RGPD.

  • Informer les personnes filmées  : une obligation légale : La transparence est fondamentale. Vous devez informer clairement et visiblement les personnes filmées de l'existence du système. Utilisez des panneaux d'information affichés aux entrées et dans les zones surveillées, qui doivent mentionner :

    • L'existence du dispositif.
    • La finalité du traitement (ex: sécurité des biens et des personnes).
    • La durée de conservation des images.
    • Les coordonnées du responsable de traitement ou du DPO.
    • Les droits des personnes (accès, rectification, effacement, opposition) et la possibilité de déposer une réclamation auprès de la CNIL.

    Le non-respect de cette obligation d'information peut entraîner des sanctions de la CNIL, allant de l'avertissement à l'amende administrative. La conformité avec la CNIL est donc une composante essentielle de la légalité de votre système de vidéosurveillance.

Étape 5 : Maintenir la conformité et anticiper les évolutions

L'installation d'un système de vidéosurveillance conforme n'est pas une action ponctuelle, mais un engagement continu. La législation en matière de protection des données personnelles et de sécurité est en constante évolution. Maintenir la conformité de votre dispositif est donc essentiel pour éviter de futures sanctions et garantir la pérennité légale de votre outil de sécurité.

  • Vérifications régulières et mise à jour des dispositifs : Des audits internes réguliers sont cruciaux pour s'assurer que l'angle de vue des caméras reste conforme, que la durée de conservation des images est respectée, et que les accès aux enregistrements sont sécurisés. Il est aussi vital de veiller à ce que votre matériel et vos logiciels soient à jour avec les dernières normes de cybersécurité.

  • Sensibilisation et formation du personnel : Assurez-vous que tout le personnel ayant accès aux images de vidéosurveillance soit formé aux règles strictes de consultation et de confidentialité. Il est primordial qu'ils comprennent les limites de leur droit d'accès et l'importance du respect de la vie privée.

  • Veille juridique et anticipation des nouvelles réglementations : Le paysage réglementaire est dynamique. Mettez en place une veille juridique active pour être informé des moindres changements des directives de la CNIL ou des évolutions législatives. Anticiper ces évolutions permet d'adapter proactivement votre système et vos pratiques, assurant une sécurité juridique continue pour votre entreprise.

FAQ : Vos questions fréquentes sur la vidéosurveillance légale en entreprise

Filmer la voie publique sans autorisation, c’est passible de quelle peine ?

  • Filmer la voie publique sans autorisation préfectorale peut entraîner des sanctions pénales lourdes, incluant des amendes (pouvant aller jusqu'à 45 000 €) et des peines de prison (jusqu'à un an), pour atteinte à la vie privée d'autrui.

Faut-il une autorisation préfectorale pour filmer l’extérieur d’un commerce ?

  • Oui, absolument. Si votre commerce est ouvert au public et que les caméras filment une partie de la voie publique, l'autorisation préfectorale est obligatoire.

Quelle est la durée de conservation des images de vidéosurveillance dans une entreprise ?

  • Les images ne peuvent généralement pas être conservées plus d'un mois. Une durée plus longue doit être spécifiquement justifiée par un besoin précis (ex: enquête judiciaire en cours) et sera soumise à un examen strict.

Qui a le droit de consulter les images de vidéosurveillance ?

  • Seuls les destinataires habilités, clairement désignés par l'entreprise (agents de sécurité internes, sociétés prestataires sous contrat, forces de l'ordre sur réquisition judiciaire), sont autorisés à y accéder. Les salariés ont également un droit d'accès aux images sur lesquelles ils figurent.

Peut-on filmer ses salariés sans les prévenir ?

  • Non, il est strictement interdit de filmer vos salariés sans les en informer préalablement et individuellement. Les représentants du personnel doivent également être consultés. Le non-respect de cette obligation peut entraîner de lourdes sanctions pénales.

A retenir 

En définitive, la mise en place d'un système de vidéosurveillance est un atout indéniable pour la sécurité des entreprises, mais elle exige une compréhension et une application rigoureuses de la législation en vigueur. Comme nous l'avons exploré, de la distinction entre usage privé et professionnel aux subtilités de la Déclaration CNIL, chaque étape est cruciale. Ignorer le principe fondamental de non-filmage de la voie publique, négliger l'autorisation préfectorale pour les ERP, ou sous-estimer les obligations liées à la protection des données personnelles expose votre organisation à de lourdes sanctions administratives et pénales.

Adopter une démarche proactive et maintenir une veille juridique constante n'est pas une simple contrainte, c'est une garantie de sécurité juridique et un gage de confiance pour vos employés et votre public. En respectant ces 5 étapes clés, vous transformez votre système de vidéosurveillance en un outil de protection efficace, éthique et parfaitement conforme, vous permettant d'optimiser votre stratégie de sûreté sans compromettre les libertés individuelles.