

Prévoyance invalidité après licenciement : vos droits
En 2025, plus de 2 millions de salariés en France sont couverts par un contrat de prévoyance complémentaire, selon la Fédération Française de l’Assurance. Mais que se passe-t-il lorsque ce salarié devient invalide et est licencié ?
La prévoyance invalidité après licenciement reste un sujet complexe mais crucial, notamment pour les entreprises souhaitant garantir une continuité sociale à leurs collaborateurs fragilisés.
Ce guide vise à clarifier les droits, démarches et obligations en vigueur, tout en vous aidant à optimiser les contrats et anticiper les évolutions législatives à venir.
Quelles sont les différences entre inaptitude, invalidité et incapacité pour la prévoyance ?
Clarification du statut d'invalidité par la CPAM
Le statut d'invalidité est issu d'une reconnaissance officielle par la Caisse Primaire d'Assurance Maladie (CPAM), sur la base de critères médicaux strictement encadrés. Il est défini par l'article L341-1 du Code de la sécurité sociale.
Un salarié est reconnu invalide lorsque sa capacité de travail ou de gain est réduite au moins des deux tiers, soit une incapacité d’exercer toute activité professionnelle rémunérée dans des conditions normales.
L'invalidité entraîne souvent une rupture de contrat par licenciement, ouvrant droit à une pension versée par la Sécurité sociale, mais également à une prestation de prévoyance complémentaire si le salarié était couvert.
Ce dispositif supplémentaire assure un maintien de revenus indispensables. La prévoyance invalidité après licenciement prévoit donc des prestations sous formes de rentes complémentaires ou de capital, en fonction du degré d’invalidité reconnu, du contrat souscrit et de sa portabilité post-licenciement.
Différentiation et processus de la reconnaissance d’inaptitude par le médecin du travail
L'inaptitude, quant à elle, est évaluée par le médecin du travail conformément à l'article R.4624-42 du Code du travail, dans le cadre d’une visite médicale obligatoire effectuée au plus tard 15 jours après un arrêt de travail de longue durée. Contrairement à l’invalidité, l’inaptitude ne relève pas de la CPAM mais de l’employeur et du service de santé au travail.
Elle correspond à l’incapacité d’un salarié à exercer son poste actuel, sans pour autant remettre en cause ses capacités à exercer potentiellement une autre fonction. Lorsqu’aucun reclassement n’est possible, le contrat peut être rompu pour inaptitude.
En cas de prévoyance invalidité, le salarié peut conserver une couverture pendant 12 mois via la portabilité des droits , selon les articles L911-8 et suivants du Code de la Sécurité sociale. L’impact de l'inaptitude est donc direct sur la prévoyance si aucun contrat individuel n’est médié pour relais.
Statut | Définition | Autorité compétente | Droits de prévoyance | Exemple concret |
---|---|---|---|---|
Invalidité | Réduction de la capacité de gain d’au moins 66% | CPAM | Pension + rente complémentaire si contrat collectif | Un salarié de 42 ans reconnu invalide 2e catégorie perçoit une pension Sécurité sociale et une rente de 800€/mois via son contrat de prévoyance jusqu’à 62 ans |
Inaptitude | Incapacité à occuper un poste donné | Médecin du travail | Portabilité temporaire (12 mois) | Un agent administratif, déclaré inapte sans reclassement possible, est licencié et conserve sa couverture prévoyance jusqu’à sa reconversion |
Incapacité | Incapacité temporaire de travail | Médecin traitant + CPAM | IJSS puis arrêt des droits après guérison ou consolidation | Un salarié blessé au bras est en arrêt de six mois, couvert par les indemnités journalières |
Comment est calculée la rente de prévoyance après un licenciement pour invalidité ?
Méthodologie de calcul du taux d’invalidité
Le taux d’invalidité détermine la catégorie (1, 2 ou 3) à laquelle le salarié est affilié et s’appuie sur des barèmes définis par la Sécurité sociale.
Cette évaluation prend en compte non seulement la perte fonctionnelle, mais également la perte de capacité de gain selon les barèmes d'invalidité fonctionnelle du ministère de la Santé (Annexe au décret n° 2004-1226 du 17 novembre 2004).
Voici les trois catégories d’invalidité :
- 1ère catégorie : capacité de travailler réduite mais possible – pension minorée
- 2e catégorie : capacité de travailler impossible – pension intermédiaire
- 3e catégorie : invalidité avec assistance nécessaire – pension maximale + majoration pour tierce personne
La rente de prévoyance complémentaire s’ajoute à la pension de base et atteint souvent 80% du salaire de référence (avec un seuil plafonné selon contrat collectif), selon l’enquête Aéma Groupe de mars 2024.
Cumul des revenus avec une pension d’invalidité : les limites en 2025
Depuis la réforme entrée en vigueur le 1er janvier 2024 (loi n°2023-610), le cumul des revenus liés à une activité partielle et à la pension d’invalidité est plafonné à l’ancien salaire moyen brut perçu avant invalidité.
Si ce plafond est dépassé pendant 12 mois consécutifs, la CPAM peut suspendre temporairement la pension d’invalidité (article L341-12 du Code de la sécurité sociale, mis à jour au 1er janvier 2025, source : ameli.fr).
Le cumul pension invalidité et prévoyance est autorisé tant que l’ensemble des revenus (revenu réintroduit + pension + rente) reste inférieur à une limite fixée contractuellement ou par la caisse. Il est recommandé d’analyser régulièrement ce cumul pour éviter les surprimes fiscales et recouvrements rétroactifs.
Quels changements législatifs affecteront la prévoyance après 2025 ?
Impact des nouvelles réglementations sur les plafonds de prévoyance
À compter du 1er juillet 2025, les contrats de prévoyance devront ajuster leurs plafonds de couverture conformément à la réforme du décret n°2024-789 du 12 septembre 2024, stipulant une indexation des plafonds sur le PASS (Plafond Annuel de la Sécurité Sociale). Cette revalorisation entraînera de facto une hausse des cotisations pour les entreprises.
Les nouveaux plafonds revus en 2025 vont passer de 1,5 PASS à 2 PASS pour certaines garanties décès ou invalidité lourde, impactant directement les budgets de couverture.
Ce changement vise une meilleure protection des salariés en cas de sinistre lourd, mais impose une renégociation contractuelle pour beaucoup d’entreprises.
Stratégies pour anticiper les effets des changements législatifs sur ses garanties
- Effectuer un audit prévoyance annuel afin de comparer les niveaux de garanties actuels avec les nouveaux plafonds réglementaires.
- Souscrire à des assurances complémentaires individuelles pour les salariés à haut risque ou statut atypique (cadres dirigeants, mobilité internationale).
- Mettre à jour les conventions collectives ou accords d’entreprise incluant des clauses de révision automatique selon les modifications réglementaires.
Quelles démarches entreprendre après un licenciement pour inaptitude ?
Démarches administratives pour maintenir ses droits de prévoyance
- Demander auprès de l'ancien employeur ou assureur le maintien de la portabilité de la prévoyance (jusqu’à 12 mois) dans le délai d’un mois suivant le licenciement.
- Fournir les pièces justificatives (attestation Pôle emploi, certificat médical, décision d’inaptitude) à l’assureur.
- Contrôler si le contrat est de type à tacite reconduction intégrant la portabilité facultative au-delà de 12 mois (certains contrats permettent une continuité payante).
Importance des contrats de prévoyance individuels après un licenciement
En l’absence de portabilité au-delà de 12 mois ou en cas de non-éligibilité, il est crucial de souscrire une prévoyance individuelle dès la rupture contractuelle. Ce type de contrat permet un maintien de revenus, même si la pension Sécurité sociale cesse ou se réduit.
Il est également idéal pour préserver une couverture lors d’une période de transition professionnelle ou dans le cadre d’un statut indépendant.
Des assureurs comme Malakoff Humanis, Harmonie Mutuelle et AÉSIO proposent des solutions adaptées à ces profils à partir de 25€/mois en 2025, selon le comparateur Companeo.
À retenir
- La distinction entre inaptitude, invalidité et incapacité est essentielle pour activer les bons leviers de prévoyance.
- Après un licenciement, les démarches administratives sont encadrées dans le temps : vigilance obligatoire pour ne pas perdre de droits.
- En 2025, les plafonds de prévoyance évoluent. Un audit régulier des contrats est recommandé à l’échelle des entreprises.
Comparez dès maintenant les contrats de prévoyance invalidité en consultant les offres les mieux notées et adaptées à votre situation sur Companeo.
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