
Achat ou Location : Comparez 4 Offres et Économisez jusqu’à 35% !
Ciblage Géographique, par Profil, Secteur d’activité...

Loi Hamon et démarchage téléphonique : un encadrement renforcé sous l'œil de la CNIL
![]() |
Adoptée le 17 mars 2014, la loi Hamon relative à la consommation a renforcé la protection des consommateurs face aux pratiques abusives des professionnels. Elle a notamment encadré le démarchage téléphonique, facilité la résiliation de certains contrats et imposé des obligations aux entreprises en matière d’information et de consentement. |
Depuis son adoption, plusieurs réformes sont venues compléter ces dispositions. Si le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD), entré en application en mai 2018, a introduit des obligations supplémentaires en matière de consentement et de protection des données personnelles, il n'a pas directement modifié la loi Hamon. Plus récemment, des mesures adoptées en 2023 ont renforcé la lutte contre les appels frauduleux et le démarchage abusif.
Restrictions des pratiques de démarchage téléphonique
Afin de limiter les abus de certaines sociétés pratiquant le démarchage téléphonique, la loi impose des contraintes strictes :
-
Depuis le 14 juin 2014, les opérateurs commerciaux doivent communiquer leur identité ainsi que celle de l'entreprise qu'ils représentent dès le début de l’appel. Cette disposition reste en vigueur.
-
Depuis 2023, des sanctions financières plus lourdes sont appliquées en cas de non-respect des règles sur le consentement. Le montant des amendes peut dépasser 75 000 € pour une entreprise récidiviste.
Bloctel : fonctionnement et limites
Lancé en 2016, le dispositif gouvernemental Bloctel permet aux consommateurs de s'inscrire sur une liste d'opposition au démarchage téléphonique. Une fois inscrits, les consommateurs ne peuvent plus être sollicités, sauf par les entreprises avec lesquelles ils ont une relation contractuelle en cours.
Toutefois, un rapport publié en 2023 souligne que l'efficacité du dispositif reste limitée. De nombreux appels frauduleux proviennent de l’étranger, contournant ainsi la réglementation française. De nouvelles mesures sont à l'étude pour mieux contrer ces abus.
Évolution des obligations pour les opérateurs
La loi Hamon impose aux opérateurs des obligations spécifiques, notamment :
-
L'envoi obligatoire d'un récapitulatif des conditions de vente, des délais de rétractation et des informations contractuelles.
-
L'utilisation de canaux de communication adaptés : aujourd’hui, les courriers électroniques et SMS sont les supports privilégiés pour ces envois.
-
La preuve du consentement des utilisateurs : les entreprises doivent être en mesure de démontrer l'acceptation explicite des conditions par le consommateur en cas de contrôle.
Il est à noter que l'opt-in obligatoire ne concerne que certains cas précis, notamment les sollicitations électroniques à des particuliers. Pour d'autres formes de prospection, l'opt-out peut suffire.
CNIL : prérogatives d'investigation renforcées
La CNIL joue un rôle central dans le contrôle des pratiques des entreprises en matière de traitement des données personnelles. Depuis l'entrée en vigueur du RGPD , ses pouvoirs se sont accrus :
-
Sanctions financières : la CNIL peut infliger des amendes allant jusqu’à 20 millions d'euros ou 4 % du chiffre d'affaires annuel mondial en cas de violation grave du RGPD.
-
Contrôles à distance : si la loi Hamon autorisait déjà les investigations en ligne, depuis 2020, ces contrôles sont systématisés, notamment sur les formulaires de collecte d'informations (opt-in/opt-out).
Des chiffres récents montrent une augmentation des sanctions émises par la CNIL. En 2023, plus de 140 plaintes ont été déposées pour des violations de la vie privée en lien avec des campagnes de prospection abusive.
Adaptation des outils et technologies
Les entreprises doivent s'assurer que leurs solutions technologiques sont conformes aux exigences du RGPD. Parmi les bonnes pratiques recommandées :
-
Utilisation de CRM conformes : des outils comme HubSpot ou Pipedrive permettent une gestion stricte des consentements et assurent la traçabilité des interactions avec les clients.
-
Cryptage des données : la CNIL préconise l’usage de solutions de sécurité avancées pour protéger les fichiers de prospection contre les cyberattaques.
Pour conclure
La loi Hamon a posé les bases d'un encadrement rigoureux du démarchage téléphonique et de la protection des consommateurs. Avec l'arrivée du RGPD et les réformes récentes, ces règles ont été complétées et renforcées. Cependant, l'efficacité des dispositifs comme Bloctel montre des limites face à l'évolution des stratégies de contournement. Il reste essentiel pour les entreprises de s'adapter aux nouvelles exigences légales et technologiques afin d'assurer un marketing conforme et respectueux des droits des consommateurs.